Entre les mastodontes de l’édition qui se partagent le gâteau, les petits éditeurs passionnés qui avancent contre vents et marées pour défendre leur existence et les myriades d’acteurs de l’autoédition qui se disputent les miettes au fond de l’assiette, le secteur du livre est saturé. Il ne reste plus beaucoup d’espace. Heureusement, nous n’en revendiquons pas.

Nous n’avons l’ambition ni de construire de vastes bureaux ni d’étendre nos hangars. Il nous suffira d’un arbre, à la lisière d’une forêt, où nous pourrons construire une cabane toute simple pour nous retrouver, échanger nos idées, nos rêves et nos déceptions. Un lieu convivial, dans l’intimité d’une canopée, ou nous pourrons échapper au monde quelques instants, le regarder marcher sur la tête depuis en haut, faire comme s’il n’existait pas, pour mieux y retourner, chargé d’énergie et d’inspiration et essayer, à notre infime échelle, de participer à sa transformation. Un lieu clandestin, secret, où il fait bon se cacher avec les siens. Un lieu qui fait remonter des bouffées d’enfance. Qui donne envie d’avoir des cachettes, des codes secrets, de planquer des sucreries, des allumettes et du bois fumant, d’organiser des rendez-vous nocturnes loin du regard des parents, de retrouver les sensations enivrantes des premiers baisers. Un lieu où les normes sont celles que l’on choisit, et non pas celles imposées par les adultes ternes et ennuyeux qui peuplent le monde d’en bas. Sortons nos opinels, agrippons nous à ces lianes, essayons de grimper toujours plus haut, au risque de se casser la gueule, affichons notre désintérêt pour les codes établis et les normes du milieu, même si, à la tombée de la nuit, il nous faudra rentrer chez nous et retrouver cette autorité qui nous horripile. Au moins, nous dormirons la tête pleine de rêves de liberté.

Face aux palais, aux villas et aux maisons d’édition, nous proposons une simple cabane, guidée par la passion, non pas les objectifs commerciaux, par l’envie de décloisonner, de mélanger, de rassembler, et non pas par le besoin d’ordonner, de classer, de catégoriser. Une cabane cachée certes, mais ouverte au monde, ouverte aux mondes. Une cabane qui ne requiert aucun visa d’entrée, mais un sourire en guise de bonne foi, et une main sur le cœur pour confirmer le désir d’influer positivement sur un monde. Alors, nous ferons descendre l’échelle pour que vous puissiez monter.

Notre politique éditoriale tient plus du dégradé que de la ligne. Nous préférons rester alertes et ouverts plutôt que de nous enfermer dans des catégories pré-conçues. Nous ne prétendons pas avoir un avis définitif sur ce qui mérite d’être publié ou pas. Nous privilégierons toutefois les espèces qui poussent dans les marges et les confins – auteurs de la francophonie extra-européenne, primo-romanciers, penseurs à contre-courant – et les œuvres littéraires ou thématiques qui engagent des réflexions sur le monde  dans l’optique de construire des ponts plutôt que de les brûler. 

Nous n’acceptons pas pour l’instant les manuscrits non sollicités, mais nous sommes ouverts aux propositions de collaboration pour des projets éditoriaux originaux que vous pouvez nous présenter en remplissant le formulaire de contact.